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IBIZA
sur la plage près de la mer
se trouve un homme qui regarde
le soir descendre les nuages
font un barrage à la lumière
couchante du soleil le monde
dans les cafés dans les maisons
gaiement se prépare à la nuit
les pêcheurs craignant la tempête
se sont réfugiés dans le port
les commerçants la mine grise
sous une lampe avare font
le compte de l'argent gagné
le vent froid passe sur la plage
et l'on ne sait où s'abriter
la brume couvre la montagne
la route du retour est longue
l'homme tremblant de froid regarde
pour voir si l'autobus arrive
mais rien ne vient sur la chaussée
la nuit est de plus en plus noire
il voit des gens qui vont jeter
dans un bac leurs ordures d'autres
qui montent en auto et font
en partant voler la poussière
le magasin resté ouvert
ne reçoit guère de clients
(et personne d'autre ne vient
attendre ici avec cet homme
dont le corps frissonnant de froid
s'est appuyé contre la barre
de fer signalant que l'arrêt
à cet endroit est bien prévu)
enfin comme un mirage le bus
carré poudreux blafard se montre
le chauffeur (encore le même) est
fatigué les passagers peu
nombreux se taisent l'homme est seul
quand il descend au terminus
mais de revoir la ville lui
donne du bonheur car l'homme aime
voir d'autres hommes comme lui
partager sa condition d'homme